Voyez: il serait difficile de trouver la moindre chose à lui reprocher.. Dernier atout: il eut une enfance malheureuse, avec de grandes soeurs qui ont mal tourné (n'en parlons même pas). Pourtant, il sut retomber sur ses pieds. En résumé, on ne peut mieux faire dans le sens de l'honnêteté parfaite...
Voici encore un détail qui pourrait vous amuser...
Certains se sont demandés ce que pouvait bien faire 'Bonjour Tristesse' dans cette fameuse bibliothèque, à côté de tant de traités de philosophie, etc.. Chez un lecteur lambda, on en conclurait (un peu vite) que notre prince était secrètement 'fan' de Françoise Sagan. Mais la présence d'un livre, dans la collection d'une Altesse Royale, peut avoir une signification bien différente.
Je crois d'ailleurs la connaître.
Prince Consort n'est pas une activité très répandue dans le monde, mais il y en avait deux au même moment. Nos contemporains ne se sont pas beaucoup émus à la disparition du Prince Consort Henrik de Danemark. Pourtant, le Prince Henrik, poète français à ses heures, était un authentique homme de lettres. Il aurait beaucoup plus à Jules Laforgue, en tant que successeur de Hamlet par le titre ainsi que par son poème sur Les jardins d'Elseneur.
En plus de ses poésies (chez Lindhardt og Righof, plusieurs éditions bilingues), il a publié, conjointement avec son épouse, Sa Majesté la Reine Margrethe II, une traduction en danois de Tous les hommes sont mortels de Simone de Beauvoir. Il faut savoir qu'avant de monter sur le trône, la jeune princesse avait fait ses 'humanités' à Paris et s'était beaucoup intéressée à la littérature 'avant-garde' de l'époque.
La lectrice de Françoise Sagan, parmi les Altesses, c'est elle. Et, comme vous le savez, la famille du Duc d'Edimbourg n'est qu'un rameau de celle du Danemark.
C'était donc un petit cadeau de famille qui a surpris les journaliste, non pas un livre de chevet du Prince.
Vous vous demanderez comment je sais ces choses. Je n'ai jamais rencontré le duc d'Edimbourg mais, par contre, le prince Henrik, je le connaissais : il était un de mes lecteurs (que je regrette infiniment) et me gratifiait parfois du nom 'Milord' Chaunes. Dans son esprit, il s'agissait évidemment du prénom, tiré de la chanson d'Edith Piaf. Les Princes Consorts n'eurent jamais le privilège d'anoblir leur entourage...
Petit dessous de cartes. Il me reste de lui ses poèmes dédicacés et de beaux souvenirs de Copenhague.
CHAUNES