A la source de la Seine
La pluie alanguissait la source de la Seine,
Mince filet d’argent perdue en son écrin
De verdure et de joncs, en une mise en scène
Où le vent, grand acteur, était gourd et chagrin.
Comment imaginer, en voyant cette vrille,
Le fleuve, déjà large, en pays champenois ?
Peut-on croire, à Paris, qu’elle soit eau qui brille,
Traversant la Cité, partout, en tapinois ?
Le lieu de sa naissance eut faveur de la foule
Car l’avait souhaité l’Empereur, « le Petit »,
Napoléon troisième… A présent, seul déboule
En ce lieu le passant, mais… sans grand appétit !
Car l’endroit est perdu, n’est guère visitable !
Nul n’y peut faire halte ou même rêvasser…
Pour se poser un peu, l’on n’y trouve pas table !
L’anxieux promeneur craindra le pied cassé !…
Il en est bien souvent ainsi pour gens et choses !
L’homme qui les défend s’efface et disparaît…
Arrive alors l’oubli… Même les grandes causes
Voient sur elles s’abattre un tranchant couperet.
Le seul vrai protecteur est le désir de vaincre…
Pour gagner tout combat, on doit se dépasser !
De notre réussite, il nous faut nous convaincre…
Le foi, la volonté peuvent tout exhausser !