Philippe Courtel
Poète
Philippe Courtel est né en 1952 à Saint-Germain-en-Laye. Père de trois enfants, il vit à Vigny, dans le Val d'Oise.
Sociétaire de la Société des Poètes Français et lauréat à deux reprises de cette société en 2009 et 2012 il a été trois fois nominé par l'Académie Renée Vivien, de Claude Evrard vice-président d'honneur de la Société des Poètes Français en 2006, 2007 et 2008.
Après sa maîtrise d'histoire contemporaine sur "La disparition du domaine congéable dans le Morbihan de 1789 à nos jours » (avec A.Plessis et Jacques Marseille) il a enseigné cette matière dans l'enseignement secondaire en tant que professeur certifié et actuellement au CNED de l'institut de Rouen comme chargé d'Histoire Contemporaine.
Lauréat de l'Académie des Sciences et Belles Lettres de Lyon en 2007, il est auréolé d'un nombre considérable de récompenses littéraires, parmi lesquelles : Le prix des éditions Littérales en 2009 et 2011, les prix des villes de Dijon (2001), Bergerac (2002), Plouzané(2003), Lescar (2004), etc... également le Prix Michel Ange du Cercle Européen de Poésie en 2006, celui "des Amis de Thalie" en 2006, les Joutes littéraires de Bourgogne (2001), la médaille de la Poésie Contemporaine Française en 2004, et d’autres encore.
La poésie de l'hiver
La faillite de notre amour dilapidé aspire la poussière de la ville endormie dans «Lazare parmi nous» de Jean Cayrol. Le poète « sans garde-fou, sans ceinture » compose les premières notes de « l'homme surpris dans le rétroviseur. »
Et cette vie nous paraît un désert infranchissable. L’espoir tombe en vrac sur tes bras maigres, sur ton cou, et sur les racines bitumées de tes cheveux en désordre. Nos pas emportent la doublure veinée de notre entente grillagée. La poésie repeint les murs de Dachau affamé.
La tristesse de l’hiver calcule désormais ses mesures sur le tailleur anthracite de nos fosses communes. Le soir menaçant ajuste le terril vulnérable du « Charnier natal ». La nuit vide
« des Pleins et des Déliés » gonfle comme un défilé de nostalgie et de silence. Maurice Druon photographie de son hydravion le cri des partisans débordés.
Et voici venir la mélancolie neigeuse de notre fin.
La trêve sacrée en Elide s’éloigne de nous. La tragédie amoureuse couve la conspiration des toits prostrés de Dachau soulevé. Katyn endormi est bordé par « le Froid du soleil ».
Désormais la poésie retrouvée vit de ta confiance perdue en moi. Et de la jupe plissée des Bergeronnettes en révolte et sans lait. Chopin architecte inspiré des corons libérés ou « la Brabançonne » guide le peuple asservi hors de Sigmaringen.
Passeuse de songes
Elle s’improvisa passeuse de songes. De nouveau et exclusivement repasseuse de caresses. Beauvais s'éveille en équateur.
Faute de nuages ou de petite main à saisir, elle choisit de travailler la matière de mon destin.
De simple ouvrière économe de ses sentiments, elle fut promue dentellière de mes rêves en noir et blanc. Jeanne Laisné devient Jeanne Hachette de la Selva.
Pour moi seul, la dextérité de ses doigts fins, se révéla l’instrument de mes envies silencieuses de voyage en avion.
D’ailleurs, son mécanisme de séduction, me fit rêver à une dentellière absorbée de jadis. La Savonnerie reproduit le velouté de sa peau de vahiné.
La chaleur et l’harmonie de ses mains se glissèrent dans le fuseau horaire de mon histoire suspendue. Son travail se fit désormais sur le rouet de mon imaginaire sans lumière.
Elle se vendit ravaudeuse de maux et choisit de recommencer chaque nuit la tapisserie de ma tragédie.
« La folle de Chaillot à des yeux de velours »
Ce velours nostalgique et mystérieux d'un rêve envolé sur la fenêtre gauche de la forêt-galerie de Vermeer contenue dans l'oeil du poète. Les Gobelins s'endorment dans tes bras.
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