Littérature
Concours permanent
Le concours permanent (SIX SESSIONS PAR AN) est ouvert à tous les écrivains, français ou étrangers, écrivant en langue française. Les envois seront à adresser, sous plis en courrier simple à :
La Ronde Poétique Concours 14 rue de Verdun 92500 RUEIL-MALMAISON
Avant le 25 des mois pairs (février, avril, juin, août, octobre, décembre) pour une publication de TROIS POÈMES sélectionnés sur le site de LRP dans le courant du mois suivant.
les
Lauréats
Un lac de souvenir
Je sommeille au fond d'un lac de souvenirs
Blanche au vert des rosées solitaires
Puise un regard
Dans un seul de nos gestes oubliés.
Je sommeille au flanc des rochers magiques
Je brode un soleil aux forêts de paroles lumineuses
Verdure de mots innocents
J'offre ton nom en sacrifice.
Parle à mes rêves
Délivre de tes reins les plis de mes caresses.
Je sommeille dans les ondes
Derrière la transparence de la soumission
Souveraine, la parfaite élasticité de mon désir
Dessine un berceau chaleureux
À l'ombre de mes pensées.
Révèle à ma main consentante la forme d'un désir
Donne à ses courbes
La beauté que je porte, en souvenir de toi.
Brigitte SIMON
Jusqu'au troquet d'en face
Au premier angélus, un doigt sur la viscope,
Claironnant le bonjour à l’Adèle affairée,
Aux potes matinaux, le Gus notre facteur,
Pour se donner du nerf s’en vient s’en jeter un.
Un œil sur la gazette auprès du feu clairant,
Le compère au comptoir siffle encore un canon.
La moustache essuyée au revers de la manche,
La pique ravigote aussi sec la pratique.
Sur le coup de midi, blanc cass’ ou fine à l’eau,
On cause un peu de tout, souventes fois de rien,
Se promettant bien sûr un rancard à la brune
Après avoir gratté ce tantôt dans la vigne.
Lorsque tintinnabule au clocher la dindèle
Dès qu’on a fait chabrot l’on file sans traîner
Jusqu’au troquet d’en face et bientôt au boulot,
Belote et rebelote en picolant sans soif.
Enfin le der des ders, le quiqui pour la route.
Les falots sont éteints, les vieux gars jamais las
Titubant dans la nuit braillent la Madelon
Qui savait en son temps si bien servir à boire.
Marie-Claude GALLOYER
J'en appelle
J'en appelle à l'étoile
Donne-moi ta poussière
Ma flamme vacille
Sur le murmure des douleurs secrètes
Une vague de ténèbres
Sables mouvants
Menace de m'engloutir
Dans des fonds sans fin
J'appelle le phare du soleil
Que son falot
Éclaire ma sente qui s'égare
Une forêt touffue de feux follets
Hante mon désert
Je veux retrouver le temps
Où sa lumière dansait
Sur la voute verte et luxuriante de mes rêves
J'en appelle à l'architecte créateur
J'élèverai des arbres citadelles
Que j'enlacerai de caresses infinies
Avec les mots qui se donnent la main
Pour me nourrir des racines de vie
Nicole PORTAY
L'écrit du coeur
Je t’écris quelques mots
Dans un vers qui se brise
Je t’écris sous l’étau
Du poids de ma douleur
Je t’écris la prière
Quand elle n’a pas d’église
Je t’écris la lumière
Quand elle n’est que lueur
Je t’écris un « je t’aime »
Qui n’a pas de réponse
Je t’écris un poème
A l’encre et à la larme
Je t’écris le moment
Où ma chance renonce
Je te décris comment
Je dépose les armes
Je t’écris mon histoire
Ses fautes d’écriture
Je t’écris ma mémoire
Les oublis qu’il faudrait
Je t’écris en auteur
De mes propres blessures
Je te décris la fleur
Que le temps va faner
Je t’écris le bien-être
De mon mal de vivre
Je t’écris la fenêtre
Qui me verra passer
Je t’écris le ravin
Qui me pousse à te suivre
Je t’écris le matin
Quand je vais me coucher
Je t’écris mon amour
Tu lis ma solitude
Je te crie « au secours »
Quand je me jette « Allo ? »
Je t’écris mon effroi
Quelques mots d’inquiétude
Je t’écris le sang-froid
De mon cœur d’artichaut
Je t’écris mon silence
Quand je parle avec lui
Je t’écris mon errance
C’est là-bas mon pays
Je t’écris quand je noue
Des liens avec la nuit
Je t’écris quand je souffre
Beaucoup plus que je vis.
Christian CASTILLO
Fissures
Une cruche ébréchée,
émaillée d'aube rouge
comme le sang de mes veines.
Lorsqu'elle tombe,
son fracas dans le silence
de ce jour bleu,
comme la plainte d'un oiseau
qui se meurt.
Je m'engouffre dans ses brèches,
comme dans mes fissures intérieures.
Ses veines gondolées
disent le temps qui a passé.
Alix LERMAN - ENRIQUEZ
Les volutes du rêve
Les volutes du rêve
accrochent les bruits familiers
roucoulement de la tourterelle
sons prosaïques de la rue…
Ne pas quitter l’océan chimérique
connaître la fin de l’histoire
créée d’encre blanche sur page de nuit
Ne pas accoster au rivage de la réalité…
Les images oniriques se noient inexorablement
Depuis longtemps déjà
le jour a fait ses premiers pas
il rit à tue-tête avec le soleil
L’humain fait son entrée en scène.
Isabelle JASMIN
Les repères du temps perdu
Tu accours espace impossible à rattraper
oronge gonflée de givre
sel noir tes yeux travaillés en amande
étoile filante déchire le ciel lascif
Je te possède consentante ma planète enfance
fulgurance Icare désir de voler naturel abîme
dans ton regard se noie un océan jamais personne
ne connaîtra jamais l’adresse du vent ou ta date de naissance
Tu déplaces la fabuleuse empreinte sphinx blessé
nef gémissements en marche
nos corps libérés et reconnaissants
préfigurent la modernité de la femme enceinte du futur
Ma galaxie jamais élucidée
vend des bijoux anciens et modernes
Sumer civilisation retrouvée sur les lignes de ta main
comète aux paupières voyantes dégage imperceptible destination
Tu accours cosmos impossible à dissimuler
tes globes pétris de blancheur
sel noir tes yeux travaillés en amande
ta planète traverse le ciel à ton effigie
Envahisseurs effrayés Gizeh a le vin gai
Montmartre les pieds dans une mer disparue
découpe le pain perdu d’une croûte de vagues
Aigues-Mortes s’assied par terre
Ma galaxie jamais élucidée
vend des bijoux anciens et modernes
civilisation engloutie retrouvée sur les lignes de ta main
comète aux paupières voyantes dégage imperceptible destination
Philippe COURTEL
Voyage d'amour
Le petit chemin parfumé
Serpente parmi les lavandes,
Il nous mène au pays rêvé
Où tous les bonheurs nous attendent.
La route est droite, ensoleillée,
Bordée de fossés peu profonds,
Des plus belles fleurs parsemés,
Où, le soir, nous nous coucherons.
Avec toi, je veux parcourir
Crêtes et vallons tout à tour,
Sereinement et sans courir,
Pour un grand voyage d’amour.
Nous partirons, ainsi, tous, deux,
A pied, à vélo ou en train,
Pour un voyage merveilleux,
Le cœur léger, main dans la main.
Ce beau voyage est sans retour,
Vois-tu, c’est là-bas que je meurs,
Si tu me donnes, mon amour,
Un aller-simple pour ton cœur.
Noël METALLIER
Noroit
Le goéland veille dans son vol immobile.
Noroît !
Éclatement d’îles, sables accumulés.
Oubliez les granits précieux,
Les fossiles déposés,
La verticalité des falaises monumentales !
En surface les traîtres courants
Rêvent les prochaines tempêtes :
Si les embruns voyageurs sur les mortes-eaux passent,
Jersey, s’annoncera frontale.
Dominique TESSON
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