Un ami journaliste culturel, à qui j’expliquais durant l’été 2013 mon projet d’élaboration d’un site qui s’appellerait « La Ronde poétique », du nom d’un petit journal que j’avais créé il y a plus de vingt ans*, où se retrouvaient quantité de poètes plus ou moins confirmés, et que je prolongeai au-delà du cinquième numéro en l’intégrant dans la revue « Entr’actes », puis une seconde, « Prométhée » (jusqu’au tout début des années 2000), me demanda comment je m’y prendrais et nous en arrivâmes par grands traits aux motivations et réponses que je fus amené à lui faire, qu’il ne me semble pas inutile de vous rapporter en les résumant dans les quelques lignes qui suivent.
Le destin offre chaque jour à chacun d’entre nous la chance de pouvoir accomplir des actions positives, qu'elles soient à peine perceptibles par autrui car parfois préparatoires à un projet plus important que l’on va murir en silence, ou gratifiantes par la réussite visible au moment de l’aboutissement du même projet, par exemple, parce que le temps est arrivé de couper un ruban d’inauguration, mais cela importe peu en vérité pourvu que l’on n’ait pas le sentiment d’avoir perdu le peu de temps de vie qui nous est attribué, en dirigeant celle-ci vers un but honorable.
Il m’a été donné la chance de rencontrer quelques personnalités éminentes et intègres. Leurs talents furent si grands et leur modestie si surprenante que je me suis interrogé sur ce qui fait la grandeur de l’homme et n’ai pas vraiment ressenti le besoin de sortir d’un relatif anonymat, assez confortable pour pouvoir s’adonner en toute liberté à une œuvre créative. Hormis la plus grande partie d’années passées à gagner ce qui permet à tout un chacun de subsister, et ce par des moyens honnêtes mais peu en rapport avec mes aspirations profondes, il me sembla néanmoins naturel d’aller toujours dans le sens d’une réalisation constructive - malgré tout fort dispersée - qui correspondrait, ressemblerait objectivement ou conduirait à une juste vision des choses et de l’humanité.
Cette réalisation prend aujourd’hui la tournure d’un cercle imaginaire et pourtant réel, où des personnes partageant une même quête de beauté voire d’absolu, se croiseraient dans une heureuse harmonie, grâce à des moyens modernes mis à notre disposition.
Le fil conducteur s’avèrerait de nature poétique car poètes, artistes, penseurs ou néophytes sont tous capables de sentir au fond de leur être cette force motrice que l’on pourrait nommer « poésie ».
Pour le reste, je fais confiance au destin, qui m’a permis de faire la connaissance de personnes talentueuses et travailleuses dans leur spécialité, dont j’ai souhaité partager avec tous ceux qui le voudront, en les réunissant dans La Ronde poétique, les émotions profondes qu’elles ont suscitées en moi comme en d’autres, par des voies complémentaires donnant à penser que nous formons tous une grande chaîne œuvrant dans le sens d’un bonheur à retrouver.
Ce serait donc, en tout état de cause, le message principal à faire passer auprès du plus grand nombre, bien au-delà du cercle limité mais volontairement symbolique de notre aimable Ronde poétique.
(*) Sous le haut-patronage d’un Comité d’honneur que j'estimai un devoir de constituer - dont Léopold Sédar-Senghor qui me fit l’honneur d’accepter de me recevoir en son bureau parisien à l’époque !

Jean-Charles Dorge