Une chose l’existence, une chose la vie !

Nous portons tous en nous, dès la naissance et bien avant, le secret du passage de l’existence à la vie, mais malheureusement, parmi les humanoïdes que nous sommes, nombreux sont ceux qui ont oublié ce secret. Ils se contentent de traverser l’existence, d’en subir les épreuves, résignés ou révoltés, et ils repartent comme ils sont venus : sans avoir vécu.
Pour certains, au fil de ces mêmes épreuves, l’appel à la vie se réveille en eux, s’y fait de plus en plus entendre avec force et vigueur, et à un âge plus ou moins avancé de leur existence, ils redécouvrent le secret du passage à la vie qu’ils avaient oublié. Alors seulement commencent-ils à vivre.
Rares, très rares sont ceux qui, d’entrée, savent ce qu’est la vie et comment l’atteindre ! On dit d’eux que ce sont de « vieilles âmes ». Le poète est une vieille âme !
Et par sa poésie, il nous montre le chemin : certes, il n’affirme pas une pareille prétention, mais simplement, à travers sa volonté d’assumer les épreuves de l’existence et sa force à les transcender, il nous dit comment passer, de l’existence à la vie. De ses poèmes de souffrance mais aussi d’espérance, à ses poèmes de délivrance, le poète vrai, nous entraîne de l’ombre vers la lumière, en ces lieux élevés où l’âge ne compte plus, où seule importe l’âme.
Suivons-le : que s’efface la nuit et que l’éclat du jour chasse enfin les ténèbres !

Vital HEURTEBIZE
(Texte déjà publié dans l’Agora n°50,
du 1er trimestre 2010,
reproduit avec l’autorisation de V.H.)