Andrey Lesunenko
Bayaniste
Un petit saut à Berlin, juste pour voir l’évolution de cette capitale au double visage, en perpétuelle métamorphose, conduisit votre serviteur à la recherche de ce qui fait son unicité. L’on y goûte comme nulle-part ailleurs la sensation étrange d’une liberté retrouvée.
C’était le 17 avril 2014, sur « Alexander Platz » ; une musique parvint jusqu’à moi au milieu du brouhaha diffus de la ville. J’aperçus ce jeune accordéoniste en retrait, absorbé par son interprétation virtuose et envoutante. En ce bel après-midi ensoleillé, les passants de toutes nationalités se croisaient au rythme de son jeu, sans se douter qu’ils devenaient les figurants d’une scène imaginaire dont j’étais devenu l’observateur particulier.
Il s’appelle Andrey Lesunenko.
...Comme si j’étais venu à Berlin pour le découvrir, lui venu d’Ukraine, moi venu de France… j’ai le plaisir de l’accueillir dans notre Ronde et vous faire partager, avec son autorisation, quelques extraits des morceaux émouvants qu’il interprète couramment sur son fidèle instrument « bayan ». JCD.
Quelques repères. . .
Andrey Lesunenko, de nationalité ukrainienne, vivant actuellement à Berlin avec son épouse étudiante, joue de l’accordéon depuis l'âge de six ans. Il a pris la relève de son père dans l’amour de cet instrument. Après avoir fini un cycle complet de formation à l'Université de Musique de la ville ukrainienne de Tchernigov, il l’a complété en étudiant à l'Académie de Musique Tchaïkovski de Kiev et de Donetsk. Il a remporté le concours ukrainien et enregistré alors deux CD.
Voulant approfondir son art, Andrey s’est encore perfectionné par deux ans d’études à l'Université (Hochschule) Lausitz de Cottbus (Allemagne), où il est considéré comme très humble, toujours serviable et populaire auprès des étudiants et des professeurs. Il y reçut le prix allemand d'échanges universitaires (DAAD) avec la mention « excellent ». Depuis, Andrey Lesunenko représente toujours dignement l'Université et son ministère de l'Éducation lors de nombreuses manifestations musicales.
Par ses réalisations académiques exceptionnelles, le vainqueur du prix DAAD de 29 ans dans le domaine de la musique à l'université, conçoit avec son accordéon chromatique (« bayan » : 105 notes en main droite et 120 boutons en main gauche) un jeu fascinant lors notamment dans ses interprétations des « Quatre Saisons » d’Antonio Vivaldi, de la « Danse du sabre » d’Aram Khatchatourian ou de nombreuses pièces de grands compositeurs. Le public en ressent la chair de poule et ressort enchanté par ses concerts.
Après avoir terminé ses études à la Hochschule Lausitz, Andrey Lesunenko planifie un troisième cycle et peut-être un doctorat. En parallèle, il prépare actuellement un troisième CD (Voir ses deux premiers dans notre Librairie LRP).
(*) Le bayan est doté d’un clavier de 105 boutons disposés sur 5 rangées (pour la main droite), et d’un clavier de 120 boutons disposés sur 6 rangées (pour la main gauche). Le système main gauche est caractérisé par un « déclencheur » permettant de convertir le clavier traditionnel à basses composées (un bouton correspond à un accord) en un clavier chromatique à basses libres (un bouton correspond à une note).
De par la conception du bayan, le timbre de l’instrument est différent des accordéons occidentaux et les basses sont plus amples ; grâce à l’emploi d'anches de formes et matériaux différents, plusieurs sonorités sont possibles pour une même note, et un système de registres permet de varier le timbre. La commande de ces registres se fait par 16 touches situées au-dessus du clavier droit.
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