Jean Koehler
Pour mieux se connaitre...
Capitalisme: Système d'avenir
La dernière grande crise financière qui a éclatée en 2007, a vu les établissements bancaires vaciller, empoisonnés par leur propre création, à savoir les produits dérivés toxiques comme les subprimes. Elle a même fini par plonger l’économie mondiale dans une nouvelle récession.
Pourtant, au sortir de la deuxième guerre mondiale, après les souffrances et les horreurs vécues, si bien rapportées dans la série « Apocalypse la 2ème guerre mondiale » le vœu de la majorité des populations est : « plus jamais ça ».
Il en sortira la création de l’union européenne, belle idée de fraternité, de paix et de reconstruction sur de nouvelles bases, pour des peuples européens qui n’ont cessé de se meurtrir coup sur coup en 1914 et 1939 par des guerres fratricides.
Mais voilà, les belles résolutions issues de la résistance n’ont pas duré longtemps.
L’Europe qui s’est reconstruite a d’abord été pensée comme un « marché commun » c’est-à-dire une opportunité de développement avant tout économique.
Les économies très administratives au lendemain de la seconde guerre mondiale (nationalisations importantes) qui ont dans l’ensemble un côté social prononcé vont vite retrouver leur inclinaison naturelle avec le démantèlement du mur de Berlin fin 1989 et l’effondrement du système soviétique.
Le rapport de force issu de la « guerre froide » bascule au profit du système capitaliste qui sort vainqueur !
L’ouverture des pays de l’Est vers l’économie libérale s’effectue à toute vitesse et leur adhésion à l’Union Européenne va offrir une opportunité du retour en force du libéralisme à partir des années 1990.
L’Amérique libérale de Reagan et de Thatcher en Grande Bretagne peuvent enfin renouer avec un capitalisme triomphant !
Les échanges commerciaux s’accélèrent grâce à la levée des barrières douanières et la création d’une monnaie unique en Europe : « l’Euro ». C’est la victoire du libre-échange où on laisse les forces économiques s’autoréguler tout en allégeant la pression fiscale. C’est le retour au Darwinisme où le fort domine le faible, chacun pour soi et Dieu pour tous !
L’Europe libérale puis la mondialisation vont offrir des opportunités extraordinaires d’enrichissement rapide pour les multinationales, leurs actionnaires et leurs dirigeants !
Mais la mondialisation c’est aussi les délocalisations puis les contrats précaires et d’une façon générale une baisse réelle des salaires et des revenus pour le plus grand nombre. Circonstance aggravante l’entrée en force des nouvelles technologies, des robots et de l’intelligence artificielle qui bouleverse notre mode de vie et qui frappe tout particulièrement une jeunesse qui ne trouve pas sa place dans ce système prédateur.
Les dirigeants politiques et économiques tendent de trouver la parade à cette dégradation des pouvoirs d’achat par un endettement massif, histoire de gagner un peu de temps dans une fuite en avant.
Etats, USA, Europe du sud particulièrement qui sont tous, à des degrés divers, dans une situation financière difficile. Leur survie dépend du bon vouloir des marchés financiers à leur prêter la trésorerie dont ils ont un vital besoin et sans lequel ils seraient obligés de se déclarer en quasi faillite !
Pour les dirigeants politiques, le drame est Cornélien ! Maintenir le niveau de vie actuel de leurs pays où les dépenses sont depuis plus de 20 ans supérieurs aux rentrées, accroit une dette abyssale dont on sait maintenant qu’elle ne pourra jamais, pour le plus grand nombre des Etats, être remboursée.
Du coup, ces derniers deviennent complètement tributaires des marchés de capitaux qui peuvent, du jour au lendemain, décréter leur effondrement en cessant les prêts souverains!
Pour éviter cela, les Etats doivent mettre en œuvre des plans draconiens d’économies dont ils sont par nature, bien incapables de réaliser. Car cet argent va, en grande partie par différents canaux aux entreprises sous forme de subventions diverses. (Aide directe ou fiscalité allégée, absence de prélèvements sociaux aux entreprises en difficultés etc…)
Un véritable plan d’économie se traduira immanquablement par ce que les politiques veulent éviter à tout prix, à savoir une récession économique, étape logique de la crise capitaliste que nous traversons.
En fait la récession risque de provoquer l’effondrement de l’économie réelle qui touche à tous les registres fondamentaux que sont la production, la consommation, le commerce et les échanges internationaux.
Il y a ceux qui disent : bah une crise de plus, comme il y en a régulièrement, et il suffit d’une bonne purge pour que tout reparte comme avant.
En ce qui me concerne, c’est sous l’angle humain que je vais aborder ce sujet car c’est au fond ce qui importe le plus.
Crise passagère comme il y en a eu tant, et comme il y en aura encore beaucoup, ou crise de civilisation plus profonde ?
Le capitalisme va-t-il continuer sa route en se trouvant renforcé par l’expérience acquise ou entre-t-il en convulsion comme un grand malade qui est sur le point d’agonir ?
Il est bien sûr difficile de répondre de façon certaine à cette question, on ne peut en s’appuyant sur l’expérience passée, qu’essayer de dégager quelques pistes.
D’autant que les évènements politiques et sociaux qui contribuent à modifier les sociétés, ne se déroulent pas à l’échelle d’une vie humaine mais à celle des siècles.
Ce qui peut être compris aujourd’hui par un esprit humain peut n’advenir que dans des dizaines d’années voir beaucoup plus.
Je vais tenter, après avoir rappelé les fondamentaux du capitalisme, de démontrer ce que chacun sait sans doute déjà, à savoir que ce système n’est pas porteur d’avenir pour le développement harmonieux de l’humanité, mais qu’il est en même temps très difficile à changer, ceux qui s’y sont risqués jusqu’à présent, s’étant cassé les dents.
J’aborderai cet aspect en essayant de mettre en avant les ressorts profonds qui motivent l’individu, et qui sont communs à toute l’espèce humaine au moins dans les pays dits « développés » dont nous faisons partie et que l’on définit comme étant la « civilisation occidentale ». Civilisé étant souvent un bien grand mot.
CAPITALISME
Essayons de définir ce terme. L’Encyclopédia Universalis nous explique que c’est un mode de production fondé sur la division de la société en deux classes essentielles. D’une part celle des propriétaires des moyens de production (terre, matières premières, machines et instruments de travail), qu’ils soient des individus ou des sociétés et qui achètent la force de travail pour faire fonctionner leurs entreprises. Ils sont une minorité. Dans un système darwinien on les appellerait les dominants.
De l’autre, c'est-à-dire la majorité, ceux qui louent d’une façon ou d’une autre leur force de travail qu’elle soit manuelle ou intellectuelle, parce qu’ils n’ont pas le capital qui leur permettrait de travailler pour leur propre compte. Dans le même système on les appellerait les dominés.
Entre les deux, car ce n’est ni tout blanc ni tout noir, il y a les propriétaires individuels, artisans, commerçants, professions libérales qui travaillent pour leur compte en utilisant peu de main d’œuvre et qui ne sont pas liés directement aux mécanismes d’exploitation.
Ainsi le capitalisme ne peut fonctionner et s’épanouir que s’il existe une classe de très grands propriétaires privés qui s’approprient l’essentiel des moyens de production, et d’une majorité de la population qui ne peut vivre qu’en louant ou vendant sa force de travail.
Une des grandes difficultés est de percevoir la sociologie de l’activité économique.
Ainsi les entreprises du CAC 40 dont on parle beaucoup et qui réalisent pour certaines des profits pharaoniques, n’emploient, tous secteurs d’activité confondus que 1% des salariés.
99% des emplois sont le fait des PME / PMI / TPE qui se débattent dans la crise et essayent de survivre. Les salariés voient bien que leurs patrons dans leur grande majorité ne sont pas des profiteurs. Sans parler de tous ceux qui travaillent dans l’économie sociale, les collectivités ou dans la fonction publique.
C’est entre autre cette contradiction qui assure une grande stabilité au système.
L’écart entre grands possesseurs et le reste de la population est ancienne. Elle est bien antérieure au capitalisme industriel, elle remonte au développement de l’agriculture avec l’apparition de surplus et elle est ancrée dans le plus profond de notre inconscient.
La pierre angulaire de la division du travail repose sur la propriété privée des grands moyens de production à ne pas confondre avec la propriété personnelle des biens propres, voir des outils de production des professions indépendantes, jusqu’aux PME / PMI.
Quand Pierre Joseph Proudhon, qui n’était pas marxiste, mais qui fut un peu le père spirituel du socialisme scientifique et libéral, lance son fameux « la propriété c’est le vol « il ouvre une voie de recherche fondamental qui se refermera hélas bien trop vite tant les passions vont prendre le dessus sur la raison. C’est dommage, la pensée de Proudhon mériterait d’être redécouverte tant elle était riche et variée, avec un grand sens de la justice sociale fondée sur le fédéralisme autogestionnaire. Il fonde une théorie mutuelliste et fédérative de la propriété qui sera repris par l’économie sociale. Les théories de Proudhon mériteraient une étude à part entière.
Aujourd’hui, alors que la crise se développe avec son cortège de licenciements bien peu remettent en question la grande propriété des moyens de production, l’un des fondements essentiels de l’inégalité sociale.
La vraie question qu’il faudra bien un jour aborder sera de savoir à quel moment, dans l’organisation économique, faut-il passer de la propriété privé à la propriété sociale ?
Les marxistes qui n’ont pas fait dans la subtilité ont cru trouver la bonne réponse en décrétant de façon dogmatique que la solution était dans l’instauration la propriété collective des moyens de production.
Ils n’ont pas hésité à vouloir l’imposer par la force, ne comprenant pas que le remède pouvait être pire que le mal, car ils piétinaient allègrement les libertés individuelles, la liberté d’entreprendre, la liberté de conscience, fondements de toute véritable démocratie.
Ils n’ont réussi à démontrer, à un coût humain exorbitant pour les populations concernées, que le tout Etat menait finalement à l’étouffement de toute différence et à la constitution d’une bureaucratie totalitaire, exerçant une dictature impitoyable jusqu’à l’effondrement final.
Une société supérieure ne peut se fonder que sur des libertés individuelles plus grandes et sur une plus grande conscience de la complexité de la réalité du pouvoir vivre ensemble.
En combattant la religion en tant que croyance au nom d’un matérialisme historique, ils n’ont pas compris que l’homme à autant besoin de nourriture spirituelle que matérielle et que la religion, dans le cadre de la laïcité, n’était pas uniquement un moyen d’asservissement des esprits.
Par une vision primaire et un comportement sectaire et inhumain, ils ont voulu imposer par une violence largement égale à celle des « capitalistes », une conception qui niait toutes les aspirations individuelles.
Ils ont fait un tort considérable au développement de la pensée sociale en permettant à leurs adversaires de s’empresser, avec une mauvaise foi évidente, de tout amalgamer en noyant allègrement le bébé avec l’eau du bain.
Ils n’ont fondamentalement pas compris que si la lutte des classes était bien un des grands moteurs de l’histoire, elle était également ce qui empêchait l’homme de s’affranchir de ses pulsions originelles qui prennent naissance loin en arrière, dans l’évolution.
Les civilisations antiques, égyptiennes, grecques, romaines pour rester dans nos classiques reposaient sur la dualité propriétaires/esclaves qu’elles n’ont pas su dépasser et qui à contribuer à provoquer leur déclin.
La société féodale et l’ancien régime reposaient sur le couple seigneur/ serf qui a abouti à des révolutions.
La société capitaliste repose sur l’antagonisme possédants/ prolétaires et va-t-elle connaitre la même finalité ?
La connaissance actuelle du fonctionnement du cerveau humain grâce à l’imagerie médicale et aux données neuro-anatomiques éclaire un peu mieux comment celui-ci s’est constitué au cours des millions d’années écoulées depuis l’apparition des hominidés.
Sans vouloir entrer dans la complexité d’un tel mécanisme qui relève d’une étude spécifique, on peut raisonnablement dire aujourd’hui qu’au moins deux cerveaux cohabitent en nous.
D’une part le cerveau que j’appelle Darwinien, qui regroupe la partie reptilienne et limbique, le plus ancien, qui assure les fonctions vitales de l’organisme comme se nourrir, se reproduire, se défendre etc… Il est le siège des émotions et des pulsions fondamentales et dispose de sa propre perception de la réalité.
Il s’inscrit tout à fait dans le processus de sélection naturelle obéissant aux grandes lois de la nature des mammifères (dominant/dominé, prédateur/proie).
Puis au travers des millénaires les humains ont développé leur néocortex avec deux grands hémisphères cérébraux qui ont pris de l’importance au fur et à mesure que se structurait le langage, la pensée abstraite, l’imagination, la conscience, en un mot la culture.
Le néocortex a lui aussi sa propre perception de la réalité qui peut parfois entrer en conflit avec le cerveau Darwinien.
Disons que si les conditions économiques et sociales sont favorables, que les besoins élémentaires sont satisfaits, alors c’est cette partie du cerveau qui l’emporte dans le comportement humain des gens normaux. Ces derniers sont capables du meilleur, de se civiliser, de développer les arts, les sciences, les technologies en vivant en paix dans une certaine harmonie, en appliquant la maxime : « le droit prime sur la force ».
Mais que les besoins fondamentaux soient remis en question, que la peur du manque, l’agressivité prennent le dessus alors c’est l’autre cerveau, le Darwinien qui prend les commandes avec la régression sociale, les guerres et destructions qui vont immanquablement l’accompagner. C’est ce que fondamentalement les grands capitalistes ne comprennent pas.
Je partage le point de vue de ceux qui disent que le nazisme, barbarie moderne dans un pays développé, en a peut-être été l’expression après les terribles difficultés qu’a connue l’Allemagne au lendemain de la première guerre mondiale et les grandes crises économiques de 1923 et 1929 qui l’ont mis à mal.
La grande force du capitalisme est d’avoir su concilier un système économique et social aussi complexe permettant l’expression des deux cerveaux, y compris lorsqu’ils entrent en conflit, lui permettant de renaitre, tel un phénix de ses cendres après chaque crise !
Revenons aux mécanismes du capitalisme.
Socialement, la grande propriété met en jeu l’expropriation, l’asservissement, et l’exploitation des hommes puisqu’elle répartit de façon inégalitaire les moyens d’existence. Elle fait du profit le moteur de l’économie. Mais elle est aussi au cœur de tout individu car elle recouvre une des pulsions essentielles de la vie.
Disons-le sans emphase, posséder fait jouir. Jouir chaque jour, des bienfaits apportés par une certaine abondance qui permet d’écarter artificiellement les angoisses de la peur du manque, voire de la mort.
Les notaires l’ont d’ailleurs bien compris en appelant « jouissance d’un bien » sa possession en tant que propriété notifiée par un acte notarié.
L’être humain aspire au bonheur. Il veut devenir heureux et pouvoir le rester. Cela fait partie de ses désirs les plus chers. Il veut échapper à la douleur et à la souffrance, il veut vivre le plus possible des moments de satisfaction.
Il pense pouvoir y arriver sur cette terre par la possession, le pouvoir, les honneurs, tout ce qui lui permet matériellement de neutraliser les moments de déplaisir.
En un mot, il veut s’assurer contre le malheur et l’angoisse quel qu’en soit le prix !
Il pense naïvement pouvoir y arriver au moyen du pouvoir qu’il donne à l’argent sans voir qu’en même temps il rabaisse l’être humain à un mercantilisme primaire.
Ce terme de jouissance, englobe tout ce qui donne du sens à la vie, du désir en allant jusqu’à l’amour mais aussi dans l’excès, la possession, l’égoïsme, l’accaparement. C’est cette complexité qui fait de l’homme un être humain et c’est pourquoi il tient par-dessus tout à cette faculté !
Sigmund FREUD dans « l’avenir d’une illusion » écrit en 1927, nous met en garde contre nos propres contradictions.
D’un côté nous sommes des êtres sociaux qui aspirons à une vie collective harmonieuse, mais de l’autre, « chez les hommes sont présents des tendances destructives, donc antisociales et anti-culturelles, qui sont chez un grand nombre de personnes, suffisamment fortes pour déterminer leur comportement dans la vie humaine ».
Il ajoute : « toute culture (au sens de vie sociale) doit nécessairement s’identifier sur la contrainte au travail et le renoncement pulsionnel ».
Et plus loin, sur le plan moral, pourquoi se refuser la satisfaction de la cupidité, du plaisir-désir d’agression, du mensonge, de la tromperie tant que l’on bénéficie d’une impunité ?
N’oublions pas que c’est sur un certain nombre d’interdits, dont le meurtre et l’inceste, que l’espèce humaine tente de s’affranchir de l’animalité.
Mais ces renoncements ont un coût plus important qu’il n’y parait, et l’on voit bien que dans ce domaine, rien n’est jamais acquis.
C’est sur cette réelle contradiction que bute la question sociale que les hommes n’arrivent pas à dépasser.
Comment concilier jouissance individuelle et intérêt général ?
L’être humain est un être qui doit impérativement trouver une solution valable, acceptable par le plus grand nombre au travers d’un consensus librement consenti, pour lui permettre de concilier vie sociale et aspiration individuelle s’il veut un jour accéder à un plan supérieur.
Les acquis récents de la paléoanthropologie permettent de resituer l’homme dans son histoire et éclairent la voie d’un nouvel humanisme qu’il devient de plus en plus urgent d’instaurer.
Préparer l’avenir c’est d’abord comprendre le passé pour ne pas toujours répéter les mêmes erreurs qui nous enferment dans une aliénation désespérante.
Homo sapiens sapiens est le dernier survivant d’une grande lignée évolutive qui s’inscrit sur plusieurs millions d’années.
Grace à la science l’homme repousse sans cesse les limites de la connaissance de l’infiniment petit et de l’infiniment grand. Mais il a beaucoup plus de mal à accepter son origine issue de l’évolution !
On ne choisit pas son origine, il n’y a donc rien de honteux à l’accepter.
On cite souvent cette phrase de Sigmund FREUD : « Au cours des siècles, la science a infligé deux blessures à l’amour propre de l’humanité : la première lorsqu’elle a montré que la Terre n’est pas le centre de l’univers, mais un point minuscule dans un système des mondes d’une magnitude à peine concevable ; et la seconde, quand la biologie a dérobé à l’homme le privilège d’avoir fait l’objet d’une création particulière et a mis en évidence son appartenance au monde animal, ».
Revenons aux fondamentaux du capitalisme.
Le mode de production du capitalisme repose sur l’économie de marché.
Tous les éléments de la vie économique deviennent marchandise, non seulement la terre et ses ressources naturelles, allant aujourd’hui jusqu’à l’eau potable, mais également les instruments de travail, les machines, les logiciels, l’argent et la finance, jusqu’à la force de travail manuel et intellectuel. Les contradictions du capitalisme nous ramènent toujours aux contradictions inhérentes de la production marchande elle-même.
Il ne faut pas confondre capitalisme et capital. Le capital existe bien avant le capitalisme au sein des modes de production antérieurs, dans les sociétés féodales ou semi féodales.
Lorsque l’argent sort de son rôle de permettre l’échange de biens destinés à satisfaire les besoins essentiels, et qu’il devient une finalité de possession pour lui-même, il contribue à l’essor du capitalisme financier.
Cela commence par le capital usurier qui, en s’appropriant progressivement une partie toujours plus grande de la rente féodale va provoquer l’endettement général de la noblesse et ouvre un espace au développement de la bourgeoisie.
L’essor du commerce international fait apparaitre le capital marchand au côté du capital usurier. Les grandes découvertes des XV et XVI siècle vont provoquer une véritable révolution commerciale.
Il ne s’agit plus simplement d’un commerce de luxe, étoffes, épices, métaux précieux, mais d’exploitation systématique des richesses coloniales dont la C° des Indes en fut un bel exemple.
Cette accumulation de capital marchand va permettre l’éclosion du capital manufacturier qui est la première pénétration massive du capital dans la production proprement dite.
Les premières manufactures textiles naissent et rapidement les artisans et producteurs sont transformés en prolétaires, rassemblés et placés sous le contrôle de surveillants.
Il s’agit d’organiser la division du travail, ce qui ne va pas se faire sans résistance. Révolte des Canuts à Lyon, des artisans tisserands en Angleterre qui vont jusqu’à détruire les premières grosses machines à tisser.
L’industrie métallurgique se développe elle-aussi par la création de complexes industriels dont l’organisation de la production s’effectue sur les bases de la division du travail.
C’est la révolution industrielle qui va suivre qui va donner tout son sens au mode de production capitaliste.
Toute la production s’organise autour de propriétaires de capitaux qui n’investissent dans l’industrie que pour en tirer du profit, donc renforcer encore plus les capitaux investis.
La recherche du profit comme moteur a pour conséquence une production de marchandises sans équivalent jusque-là. Les maîtres mots deviennent « productivité » « rentabilité », « retour sur investissement ».
Depuis que l’homme moderne, l’homme de Cro-Magnon a supplanté toutes les autres espèces d’hommes comme les hommes de Java, ceux de Florès en Asie, et plus près de nous les hommes de Neandertal, il est le seul à vivre sur l’ensemble de la terre et cela depuis environ – 30 000 ans.
Pendant toutes ces années il a réussi à surmonter la faim, le froid, les maladies, les bêtes féroces, et malgré ses guerres innombrables, son agressivité excessive et des conditions de vie extraordinairement difficiles, il a pu faire son chemin en construisant des sociétés finalement assez stables puisqu’elles nous ont conduit jusqu’à aujourd’hui.
Mais en 200 ans, » Homo- Capitalismus », en se comportant comme un prédateur incapable de s’imposer des limites, va transformer de fond en comble la planète pour en arriver à épuiser l’essentiel des ressources de Gaïa notre belle terre nourricière.
L’énergie fossile touche bientôt à sa fin. D’abord le charbon et prochainement le pétrole, sans compter les catastrophes écologiques qu’il provoque régulièrement par de gigantesques marées noires !
L’énergie nucléaire dont nous ne maîtrisons pas tous les aspects. D’abord TCHNERNOBYL puis FUKUSHIMA pour les plus graves, et puis cette incapacité à dés-irradier les déchets qui se stockent un peu partout et dont le pouvoir de nuisance s’étale sur plusieurs milliers d’années !
L’agriculture intensive a épuisé les sols sur lesquels il faut toujours plus d’engrais et de phosphates. Résultats, sols brûlés et les pesticides vont allègrement polluer les nappes phréatiques et rendre l’eau naturelle impropre à la consommation. La controverse sur les OGM semble être une vraie fausse solution car ce qui importe d’abord pour les firmes comme MONSANTO qui les mettent au point, ce sont les royalties que rapportent les brevets !
Les mers et océans se vident rapidement de poissons puisque les pêches intensives ne laissent même pas le temps aux réserves halieutiques la possibilité de se reconstituer.
Par une production sans limite, aveuglé par son désir insatiable de profit, l’homme ne se rend même plus compte qu’il rompt les équilibres écologiques fragiles et complexes qui lui ont assuré jusque-là une certaine pérennité.
Et cerise sur le gâteau, par une déforestation massive, il a même réussi l’exploit de modifier le climat aux conséquences encore à découvrir !
Depuis l’effondrement du système soviétique, le capitalisme semble s’être emballé comme s’il s’était libéré de toutes contraintes dans sa course effrénée aux profits pour aboutir logiquement à la crise actuelle.
Chacun sait que le capitalisme se régule au moyen de crises régulières.
Rappelons les grandes règles du mécanisme des crises depuis 200 ans.
« Lorsque le marché est en expansion rapide, lorsque les ventes permettent des profits considérables, les forces qui poussent à étendre les investissements prévalent sur celles qui tendent à les freiner, jusqu’au moment où la tendance va s’inverser dit l’économiste Ernest MANDEL dans l’Encyclopédia Universalis.
« Mais il y a habituellement un écart important dans le temps, entre le moment ou la décision de réduire les investissements est prise et le moment ou la production industrielle et des services commencent à se stabiliser ou à diminuer. »
Cet écart est un mécanisme fondamental, il explique l’éclatement des crises, comme un phénomène de balancier puissant qui revient à toute vitesse sans laisser le temps de la régulation.
Le réajustement se fait toujours de façon brutale. Après l’emballement, la récession quand ça n’est pas la dépression.
Le mode de production capitaliste est irrationnel car il repose sur une série de contradictions qu’il est totalement incapable de résoudre.
Ces contradictions se ramènent pour l’essentiel entre la tendance à la socialisation progressive de la production qui permet de satisfaire un grand nombre de besoins et le maintien de l’appropriation privée.
La socialisation progressive de la production établit des liens d’interdépendances de plus en plus nombreux et complexes entre les entreprises, les producteurs, les flux financiers, les pays qui constituent ce que l’on appelle aujourd’hui la mondialisation.
Mais cette mondialisation ne peut fonctionner que si une minorité infime d’hommes et de femmes, de groupes financiers qui disposent des principaux moyens de production et d’échange y trouvent leur compte, c'est-à-dire leurs profits.
Depuis plus de 20 ans, la concentration du capital aux mains d’une minorité toujours plus restreinte a atteint une dimension inégalée.
Jean ZIEGLER, rapporteur des Nations Unis pour le droit à l’alimentation expliquait déjà que les 500 plus grosses sociétés privées, dans l’industrie, le commerce, les services, les banques contrôlaient en 2004, 52% du produit mondial brut, en clair plus de la moitié de toutes les richesses produites en une année sur notre planète. 1% des habitants les plus riches gagnent autant d’argent que 57% des personnes les plus pauvres. A cette inégalité croissante on peut ajouter l’augmentation considérable des dépenses militaires que consacrent les pays les plus riches ou les plus puissants pour comprendre que le capitalisme ne peut pas, du fait de sa structure, être un système porteur d’avenir pour résoudre la question sociale de l’immense majorité des habitants de la planète.
En fait c’est la répartition par trop inégalitaire des richesses produites qui est le véritable talon d’Achille du système.
Dans les faits, depuis plus de 10 ans on assiste à une augmentation démentielle des inégalités.
La publication du classement annuel des plus grandes fortunes du monde par le magazine Forbes est plus que significatif.
La richesse afflue sans cesse vers « une tête d’épingle de moins de 1000 personnes. Ces dernières détiennent 3500 milliards de $, en hausse de + 35%, sept fois plus vite que la croissance mondiale.
De 1966 à 2001 aux USA, les 10% les plus riches ont vu leurs revenus progresser de 58%, 1% des plus riches ont vu le leur croitre de 121% et 0,1% des plus riches de 236% celui de 0,01% les plus riches de 617% !
C’est là où nous voyons que la folie l’a emporté sur la raison.
Car pendant ce temps-là, les salaires ont baissé en valeur relative. D’après Jacques ATTALI, dans « La crise et après » les revenus des salariés en 2008 seraient inférieurs à ceux de 1979 !
En France, cette démesure a aussi gagné les rémunérations des patrons du CAC 40.
Rémunération exorbitantes autour du million d’€ à laquelle il faut rajouter les stocks options, les jetons de présence, les paquets d’actions. Certains patrons du CAC 40 perçoivent annuellement des rémunérations globales de plusieurs millions d’€ soit x00 années de SMIC !
Il faut dire que dans ces très grandes entreprises, ce sont les patrons qui fixent eux-mêmes leur rémunération car ce sont eux qui nomment les administrateurs qui voteront ces mêmes rémunérations ! Entre gens de bonne compagnie on ne peut rien se refuser !
Si les actionnaires permettent ces rémunérations c’est qu’ils touchent encore beaucoup plus !
Aux USA pour respecter l’échelle de grandeur, on peut facilement rajouter un ou plusieurs zéro à ces sommes déraisonnables.
Au nom de la propriété privée des grands moyens de production, les actionnaires des principaux groupes ont mis en place une formidable pompe à fric dont ils améliorent régulièrement l’alimentation et le bon fonctionnement, détournant une part toujours plus grande de la richesse sociale produite.
Voilà pourquoi ce système n’est absolument pas porteur d’avenir pour les peuples tant il repose sur l’égoïsme individuel et l’irresponsabilité sociale.
Il faudra bien à un moment ou un autre le remettre en question.
Certaines grandes fortunes américaines ont conscience de l’aberration dans laquelle elles se retrouvent et tentent de « socialiser » leur cupidité au moyen de fondations à qui ils reversent une partie du trop-plein !
QUEL AVENIR ?
A côté de ces milliers de milliards qui partent en fumée ou en enrichissement excessif , le Programme des Nations Unis pour le Développement estime qu’une dépense annuelle de 80 milliards de $ sur une période de 10 ans permettrait de garantir à tout être humain l’accès à l’éducation de base, aux soins de santé, à une nourriture adéquate, à l’eau potable et à des infrastructures sanitaires, ainsi que pour les femmes, l’accès aux soins de gynécologie et d’obstétrique.
Ce qui fait dire à Jean ZIEGLER : « Aujourd’hui, quand un enfant meurt de faim dans le monde, c’est un crime contre l’humanité » ;
Comment se fait-il que les hommes n’arrivent pas à dépasser ce stade d’immaturité sociale qui obéit toujours aux lois de « la sélection naturelle » mais qui depuis longtemps n’a plus de raison d’être ?
Il faut que l’inconscient qui s’inscrit dans la nuit des temps soit drôlement fort pour les empêcher d’évoluer.
Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir érigé des règles de droit international qui ont pour objet de civiliser et de domestiquer la violence arbitraire des appétits égoïstes.
De la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, en passant par la déclaration de Vienne de 1993 qui consacre l’équivalence entre les droits civils et politiques d’une part, les droits sociaux, économiques et culturels de l’autre, auxquels s’ajoute toute une série de conventions contre la discrimination, contre le racisme, la torture, pour la protection du climat etc.. ;
Mais que peut le droit contre les appétits féroces des puissants pour qui « la raison du plus fort est toujours la meilleure » !
Depuis le XVIème siècle, le capitalisme a été un formidable moteur de développement technologique et économique. Il a permis à quelques pays d’être le centre de la civilisation occidentale qui a marqué le monde de sa suprématie depuis cette époque.
Le capitalisme est certainement le système économique qui a su produire le plus de biens et de services.
Mais le moteur de cette domination se nourrissait du différentiel de richesses entre un centre où convergent les profits et des périphéries de plus en plus appauvries.
Le rattrapage aujourd’hui de l’Asie, de l’Inde, de la Chine, de l’Amérique latine constitue un défi insurmontable pour les maîtres de l’économie occidentale qui n’arrivent plus à contrôler les coûts de l’accumulation.
Dans ce sens, la crise actuelle risque de ne pas être une simple péripétie dans une histoire économique si souvent tourmentée.
Nous allons probablement entrer dans une période de transition jusqu’à l’émergence d’un nouveau système qui, espérons-le, répondra mieux aux immenses besoins des peuples.
Cette période de transition fait penser à celle qu’a connue l’effondrement de la féodalité entre les milieux des XV et XVI siècle et son remplacement progressif par le système que l’on appellera capitaliste.
Il est intéressant de noter que dans cette période de grande instabilité et de désarroi, les guerres de religion ont fait rage en Europe !
Elles se réactivent aujourd’hui de plus belle, comme pour exprimer l’impasse où le capitalisme nous a conduit.
Celui-ci repose sur un modèle de croissance impliquant une consommation de masse au moyen d’une production de masse.
Mais comment concilier production infinie sur une terre aux ressources finies qui sont sur le point d’être totalement épuisées ?
Le capitalisme est totalement incapable de satisfaire les besoins de 7 milliards d’individus qui seront bientôt 9 milliards en continuant de fonctionner sur une répartition des richesses aussi inégalitaire ayant pour moteur le profit de quelques-uns !
Nous allons droit dans le mur et nous en avons tous conscience !
Aujourd’hui, on parle de plus en plus du développement à venir dans une économie durable fondée sur les différentes formes d’énergie renouvelable. Le grenelle de l’environnement en a marqué un bien timide point de départ mais sans suivi d’effets !
L’économie sociale est certainement une voie d’avenir mais elle ne pourra prendre son essor qu’après une crise suffisamment grave remettant en cause le système actuel.
L’économie sociale est au capitalisme ce que les mammifères étaient aux dinosaures. Il a fallu la brutale disparition de ces derniers pour permettre aux mammifères qui existaient déjà, de pouvoir prendre leur essor. Espérons quand même pour l’humanité que nous n’aurons pas à vivre un cataclysme équivalent !
VERS UN NOUVEL HUMANISME
Pascal PICQ dans sa « Nouvelle histoire de l’homme » pose les jalons d’une nouvelle histoire de l’évolution.
La terre est composée de peuples différents qui forment une arborescence à partir d’un héritage commun propre à notre espèce.
Les nouvelles technologies de communication et de transport permettent aux hommes d’être immédiatement informés, ce qui peut les aider à se rapprocher et à dialoguer.
L’histoire de la vie a connu des extinctions massives mais est toujours reparti de l’avant.
Espérons que les hommes sauront éviter la 6ème extinction, celle de l’Anthropocène, dont l’homme par un aveuglement suicidaire, serait seul responsable !
L’effondrement de la domination de l’occident, si cela devait se produire, ne serait pas forcément une catastrophe pour l’humanité.
On peut même envisager des aspects positifs.
Aujourd’hui, l’occident a imposé partout son mode de vie, de pensée de culture.
Son déclin permettrait la libération des autres cultures qui retrouveraient un espace de vie et de développement. Car aucune culture ne peut prétendre assumer seule, l’avenir de l’humanité.
Une civilisation perdure lorsqu’elle est capable de transmettre un héritage culturel, social et économique qui fédère sur son nom une espérance en une vie meilleure.
En transformant l’économie en un gigantesque casino et en misant tout sur l’argent-roi, impair, passe et manque, l’occident s’est non seulement fourvoyé sur le plan économique, mais a détruit en grande partie les valeurs morales qui fondaient son assise.
Cette faillite c’est celle d’une civilisation bassement matérialiste qui a fait du veau d’or son objet d’adoration.
Aujourd’hui nous entrons dans de nouveaux bouleversements avec la révolution NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique, Sciences cognitives) qui va encore chahuter notre civilisation. L’intelligence artificielle, la robotique ne sont plus du domaine de la science-fiction mais arrivent en force dans notre réalité.
Comme l’a fait remarquer Michel Serres sur les nouvelles technologies, le traitement de l’information avec les ordinateurs est apparu comme un formidable progrès puisque nous pouvons stocker de la mémoire dans une machine, et cela en quantité illimitée ! Conséquence, nous pouvons libérer des espaces de notre cerveau pour pouvoir encore mieux nous diversifier.
La révolution informatique dans ce sens est équivalente à l’apparition de l’imprimerie qui avait libéré les hommes d’avoir à apprendre par cœur à partir de livres écrits à la main dont la rareté n’avait d’équivalent que le coût exorbitant hors de portée du plus grand nombre.
Mais voilà très vite nous sommes devenus de plus en plus dépendants de ces outils qui ne cessent de se perfectionner à une vitesse exponentielle. Leurs capacités augmentent sans limite ce qui n’est pas le cas de notre cerveau !
Dans la dialectique du maître et de l’esclave, Hegel en son temps, posait la question de la dépendance du maître vis-à-vis de l’esclave qui effectuait l’essentiel du travail et qui tôt ou tard serait amené à vouloir prendre sa place !
L’emprise de plus en plus grande aujourd’hui dans notre vie du « big data » ne va –t-il pas nous amener à nous poser le même type de question ? L’ordinateur n’a pas encore réalisé l’extraordinaire pouvoir dont il dispose sur nous, mais pour combien de temps encore ?
Toutes ces nouvelles disciplines vont-elles reléguer l’homme au musée de l’histoire ou au contraire permettre à celui-ci de prendre enfin sa destinée en main ?
L’humanisme se construit dans un rapport aux autres, qui ne soit pas fondé sur le rapport de force ou de domination, mais sur des rapports d’échange fraternels.
Claude LEVI- STRAUSS a décrit trois humanismes au cours de l’histoire :
- Le premier avec la redécouverte à la renaissance des civilisations grecques et égyptiennes de l’antiquité.
L’Europe élabore ses humanités dans une référence à la culture méditerranéenne.
- Le deuxième humanisme se déploie dans le sillage des grandes découvertes.
L’Europe découvre d’autres civilisations, et va d’ailleurs en anéantir un certain nombre, notamment aux Amériques.
C’est l’humanisme bourgeois qui connaitra sa plénitude au siècle des lumières et qui verra l’émergence de la raison face au dogme religieux.
- Le troisième humanisme va apparaitre avec l’ethnologie du XXème siècle, c'est-à-dire l’étude des sociétés d’un point de vue scientifique qui va permettre une ouverture anthropologique, donnant accès à de nouvelles connaissances se situant à la croisée des sciences humaines et des sciences naturelles.
Disons qu’aujourd’hui, à l’heure de la mondialisation financière, cet humanisme est mis à mal.
Mais la crise que nous traversons permettra peut-être l’émergence d’un quatrième humanisme, celui que Michel SERRES nomme Grand-Récit, celui des origines et de l’évolution de l’homme. Il le nomme Grand-Récit car antérieur à l’écriture. Au commencement était le verbe !
Dans une conférence à l’UNESCO il a émis la nécessité d’un enseignement universel prenant en compte la diversité des cultures. Le Grand-Récit reprendrait la formation de l’univers, l’apparition de la vie et l’évolution, les origines de l’homme et son arborescence dans une multitude de cultures.
C’est cette diversité, dans le respect de l’autre, qui permet l’émergence d’un véritable humanisme universel.
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