Jean-Charles Dorge
Vers un horizon de lumière
La parcelle divine
Pour répandre un esprit de paix dans la communauté humaine, ne serait-il pas envisageable de reprendre une conversation inachevée il y a mille ans, lorsque l’humanité manqua son rendez-vous de réconciliation entre l’Orient et l’Occident ?
Cela se passait aux temps d’âpres discussions entre les adeptes de deux courants de pensée majeurs et leurs dérivés, l’un néo-platonicien, l’autre aristotélicien. En clair, si le courant issu du platonisme trouva un grand développement en Orient, bien qu’Aristote y eut aussi une audience importante, ce dernier – considéré comme premier instituteur de l’Intelligence par le philosophe islamique Averroès - eut tant d’influence sur le monde occidental, que celui-ci s’écarta peu à peu de ses pleines capacités originelles à communiquer avec l’Essence de son propre Esprit.
S’il en a découlé une cassure entre les deux mondes, les conceptions provenaient pourtant au départ de sources communes – abrahamiques - et avaient transité dans l’islam autant que dans la chrétienté, grâce à l’heureuse avidité de partage des connaissances dans les hauts-lieux d’étude de l’époque et à la circulation des manuscrits reproduits et commentés de part et d’autre.
Les érudits le savent bien, eux qui ont étudié, tant la pensée de l’iranien Avicenne, marqué par le grec Aristote, élève de Platon, dans le monde oriental, que certaines formes de platonisme contenues dans la pensée de Saint Augustin et d’autres, pour un monde chrétien marqué par le berbère Averroès, né à l’âge d’or de l’Islam en terre andalouse, lui-même sous influence aristotélicienne.
Alors, pourquoi ces divisions au fil des siècles jusqu’à nos jours, et tant de haine au nom de la religion, quand finalement il suffirait d’admettre qu’une simple divergence philosophique fut à l’origine de la mésentente ?
Au lieu de prêcher, chacun pour son clocher ou son minaret, il suffirait de restaurer le dialogue avec honnêteté intellectuelle, faire abstraction de toutes les erreurs d’interprétation qui ont découlé d’un malentendu ponctuel datant de mille ans, ayant entrainé les peuples sur des voies séparées. En ramenant la conversation sur des solutions afin de rétablir une synthèse commune, nul doute que les passions s’apaiseront et que les masses populaires sauront alors suivre les nouveaux guides, qui feront enfin converger nos esprits vers une grande destinée humaine dans l’Unité !
Le thème central à aborder en premier lieu, puis de mettre en avant, sera de considérer la parcelle divine résidant en chaque être. Si notre fragile condition individuelle revêt un sens quelconque, ce n’est qu’en la prenant comme une étape au cours de laquelle chacun doit apprendre et servir l’ensemble du domaine existant qui l’entoure, en un esprit extrêmement respectueux de la nature et des êtres sur lesquels il peut avoir une influence. En comprenant ce principe et en l’appliquant dans nos actes, alors déjà nous serions dans la bonne direction : Le socle fondamental sur lequel repose la force de l’édifice « Humanité » devra donc inéluctablement être reconstruit sur ce premier principe du lien social conçu de respect d’autrui, pour la très simple raison que nous sommes tous issus de la vie, qu’en nous réside une potentialité d’amour, marquée du sceau divin.
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