Jean-Charles Dorge
Vers un horizon de lumière
La voie
Peut-on assimiler le mal-être d’une majorité de nos contemporains au malaise issu du déclin des valeurs ancestrales qui avaient forgé une certaine idée de civilisation à travers le monde ?
Les renversements successifs de suprématies économiques et politiques viennent sans cesse alimenter un sentiment de « civilisation mortelle » (Cf. Paul Valéry), que ce soit aux yeux de ceux qui gardent certains privilèges mais entrevoient le risque de les perdre, ou des autres, riches ou pauvres, simplement inquiets de ne plus comprendre vers quoi la société les dirigent, en mal de leur propre culture, qu’ils s’en soient coupés ou qu’elle soit remise en cause.
Pour répondre à cette question fondamentale, qui deviendrait un point de départ de notre réflexion en vue de découvrir quelques pistes intéressantes, il n’est pas inutile de se référer à l’histoire de la pensée. Et notamment de schématiser comment se sont succédés les « concepts » qui ont jalonné l’humanité :
Il s’agit bien évidemment de raccourcis montrant cette évolution, pour que nous puissions ensemble remonter des étapes mieux définies…
-partant de Platon qui, par « l’Idée », vit un monde immuable, « idéal », à travers le monde sensible en perpétuelle mutation, lequel tendrait vers le premier dans une dynamique ascensionnelle vers l’idée divine du bien, du beau universel et de l’amour le plus pur de l’Idée elle-même, la mort en tant que délivrance du corps nous faisant accéder à l’immortalité de l’âme… ;
-passant par Aristote qui, par sa critique objective de ce monde des idées, lui ajouta une substance par excellence dans sa « Métaphysique », pensée de la pensée, de la perfection, joie de ces contemplations, substance divine de pure Pensée à laquelle nous n’accédons que par instants ;
-arrivant trop rapidement à nos plus grands philosophes, du XVIIe siècle mêlant le « doute » à la « raison » (Cf. Descartes…), du XVIIIe siècle (Cf. Kant…) dénonçant « l’illusion » - au sens que l’esprit crée lui-même des illusions -, du XIXe siècle définissant les hommes dans l’Histoire (Cf. Hégel) mais aussi dirigés par le matérialisme (Cf. Marx), l’idéologie ou la morale (Cf. Nietsche), engendrant des égarements dont l’Homme eut à souffrir…
-puis du XXe siècle nous ramenant aux questions de l’homme-sujet, tantôt angoissantes face à « la Liberté » de l’individu, qui pourrait réduire celui-ci à la somme de ses actes (Cf. Sartre), tantôt touchant aux domaines de la raison (Cf. Bachelard), de la folie ou des stratégies du pouvoir (Cf. Foucault)… .
Comme si un cycle complet, depuis le début de la Métaphysique, nous avait ramené au bon vouloir d’une indéfinissable destinée, relevant de la croyance pour les uns, d’une cruelle absence d’horizon pour d’autres.
Face à la confusion ambiante marquée par la carence de vision d’espoir, il nous apparaît opportun de tenter de réveiller les esprits, afin qu’ils se remettent en marche, ne serait-ce qu’au nom d’une fidélité à l’image que nous sommes déterminés à rétablir de l’Homme pensant, c’est-à-dire ? au moins au premier stade, capable de SE réfléchir face à ses propres perceptions et sentiments
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